En 2000 pour la première fois, l’atelier Produire au Sud apparaît dans le programme des actions des 3 Continents, en parallèle de la semaine du Festival. À l’instar de la politique culturelle singulière du Festival reconnue dans le monde entier, l’Atelier est envisagé comme une autre manière de découvrir de nouveaux réalisateurs et inciter de jeunes producteurs « du Sud » à les soutenir, en développant leurs capacités à les produire depuis leur pays, en coproduction avec des acteurs du paysage audiovisuel et cinématographique européen. Il ne s’agit pas ici de films achevés, mais de projets en développement, à l’état premier de scénario ; une manière encore plus radicale pour la structure de repérer et contribuer à l’émergence des nouvelles tendances et cinématographies des 3 Continents.
L’Atelier est alors baptisé « plateforme professionnelle de formation aux outils de la coproduction internationale ».
Produire au Sud fait vite ses preuves sur la scène internationale et il est rejoint par des experts de la coproduction internationale et des scénaristes européens, qui composent encore, pour la plupart, aujourd’hui le noyau dur de l’Atelier. La liste des vendeurs, distributeurs, directeurs de festivals, producteurs, réalisateurs, institutionnels, responsables de fonds pour le cinéma, de télévision qui sont intervenus en dix ans pour partager et trans- mettre leurs expériences est longue ; qu’ils en soient ici tous remerciés.
En dix ans et neuf éditions à Nantes, le séminaire, ou plateforme professionnelle, ou atelier Produire au Sud est devenu un lieu reconnu pour tout producteur africain, latino-américain ou asiatique. Souhaitant se former aux outils de la coproduction internationale, ces producteurs viennent se confronter à l’imposante séance de pitching des projets, ouverte au public, aux études de cas pratiques ou encore aux consultations individuelles de scénarii. Près de 150 projets ont été sélectionnés et accompagnés depuis 2000 lors des Ateliers à Nantes, et à partir de 2004, lors d’Ateliers à l’étranger.
Ces autres Ateliers régionaux, mis en place dans le cadre de partenariat avec de grands événements cinématographiques mondiaux (BAFICI de Buenos Aires, FIF de Bangkok, de Nairobi, de Récife…) ont des ambitions plus « continentales », et visent des appels à projets locaux. Ce qui permet à l’Atelier de compléter sa formation généraliste nantaise, et de proposer à des contenus plus adaptés encore aux réalités concrètes de production des stagiaires sélectionnés.
Apichatpong Weerasethakul (Blissfully yours, sept ans avant Oncle Boonmee, celui qui se souvenait de ses vies antérieures), Lucrecia Martel (La Nina Santa quatre ans avant La femme sans tête), Pablo Fendrick (La Sangre Brota), Pablo Stoll, Juan Pablo Rebella (Whisky) ou Aaron Fernandez (Partes Usadas) sont quelques uns des réalisateurs qui sont passés par l’Atelier. De nombreux autres producteurs et réalisateurs attendent de profiter de cette expérience, avant d’exposer leurs films sur les écrans, parfois ceux des salles du Festival des 3 Continents.
Le cru 2010 marque bien évidemment la sélection de nouveaux projets que l’Atelier souhaite accompagner jusqu’aux salles de cinéma et vers leurs publics, mais également les besoins d’une adaptation de ses contenus, à l’heure où les logiques de production mondiale se complexifient et se transforment, souvent d’ailleurs au profit des territoires des 3 Continents.
De quoi combler les dix prochaines années de l’Atelier…
Guillaume Mainguet
Responsable des Ateliers Produire au Sud