Les ateliers Produire au Sud ont aujourd’hui essaimé dans six pays (Taïwan, Maroc, Afrique du Sud, Israël, Thaïlande et Chili) en dehors de Nantes, et offrent aux participants des différentes sélections des formules adaptées de contenus de formation autour des notions relatives à la coproduction internationale. Construits suivant la durée de l’atelier, le nombre d’intervenants professionnels ou les axes de travail choisis en concertation avec le partenaire organisateur, les programmes de travail, qui retracent peu ou prou la chaîne de production d’un film dans un contexte de collaboration internationale, s’adaptent aux réalités de l’industrie cinématographique de chaque région. Ainsi les contenus peuvent être dominés par un accompagnement de l’écriture ou davantage axés autour des logiques de marketing d’un projet. La préparation d’un atelier relève donc d’une configuration évolutive qui occasionne pour chacun d’entre eux un double travail de recherche individualisé : choisir minutieusement les contenus de manière à les adapter à l’industrie du pays accueillant, et articuler le programme avec la préoccupation pédagogique la plus fine pour s’assurer de sa bonne réception dans le temps imparti de l’atelier.
Cette exigence en matière de recherche, dynamique et flexible pour le cas de Produire au Sud grâce au nombre raisonné de projets sélectionnés dans chaque atelier (6 projets en moyenne), s’intensifie au contact de l’évolution des méthodes de travail employées par l’industrie cinématographique globale. Ces dernières années, plusieurs nouvelles tendances intègrent les ateliers, les nourrissant d’une actualisation permanente mutation : le vendeur international s’impose comme véritable régulateur économique et non plus simple intermédiaire, les festivals internationaux se substituent à celui des distributeurs nationaux en matière de diffusion et de prescription de films au contact de la très large création mondiale, l’exercice du pitch évolue vers des formes libres, hors figures imposées par les premières techniques formelles.
C’est dans ce cadre d’interrogation de ses contenus que les ateliers Produire au Sud organisent cette année pour la première fois un programme universitaire en résidence. Il offre en parallèle de l’atelier à un chercheur un terrain d’études en mouvement, des dialogues possibles avec les acteurs de l’industrie cinématographique. Les enjeux de Produire au Sud sont pluriels, et ce chercheur venu de diverses disciplines telles les études cinématographiques et des médias, la sociologie, l’anthropologie, ou la philosophie, sera invité, suivant les éditions à Nantes, à mener des réflexions sur des thèmes aussi divers que l’industrie du cinéma, la coproduction, les relations interculturelles, ou encore le storytelling. Pour cette première édition, Produire au Sud accueillera Ana Viñuela, maître de conférences à l’Université Paris Diderot-Paris 7, où elle enseigne la socio-économie du cinéma et de l’audiovisuel et la production. Il s’agit ici de croiser les regards, les approches et les temporalités : l’urgence de l’apprentissage pour les participants aux ateliers et le recul au temps long pour les universitaires.
Ana Viñuela présentera son travail de recherche sur les enjeux de coproduction internationale depuis le fonds français « Aide aux Cinémas du Monde » le jeudi 23 novembre de 16h30 à 18h à l’amphithéâtre du Museum d’Histoire Naturelle.
Guillaume Mainguet
Responsable des Ateliers Produire au Sud