Festival 3 Continents
Compétition internationale
46e édition
15>23 NOV. 2024, Nantes

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Les Cahiers à Nantes

Dans les années 60, les amateurs de cinéma assistèrent, rivés à leur siège, à un phénomène étrange. Ils virent, surgissant d’un peu partout, des films venus d’ailleurs. Le cinéma n’était plus seulement américano-européen, mais, comme sous l’effet d’une onde de choc, devenait d’un seul coup mondial. Au Japon, au Brésil, en Inde ou en Egypte se révélaient des cinéastes majeurs, aussi radicalement essentiels que leurs homologues occidentaux. De ce vent de folie qui souffla sur le cinéma, de cet esprit d’ouverture est né, un peu plus tard, le Festival des 3 Trois Continents. Car la brèche qui s’était ouverte ne devait pas se refermer comme ça. Le travail critique accompli pendant ces années trouvait son parfait accomplissement à Nantes, grâce à l’audace et la force des frères Jalladeau. Si le Festival des 3 Continents est un peu un enfant naturel des Cahiers, la revue lui doit en retour une floraison de découvertes, dont celles de Ritwik Ghatak et de Hou-Hsiao Hsien me paraissent les plus remarquables.

En raison de ces croisements multiples, de cette amitié de longue date, il devenait plus qu’évident que nous nous devions d’être présents cette année à Nantes, quarantième anniversaire oblige. De ce désir mutuel est née une courte programmation qui conjugue, passé, présent, avenir confondus, le goût des frères Jalladeau avec le nôtre.
A titre personnel, j’ajouterai un mot. Nantais d’origine, je dois à Philippe et Alain Jalladeau la découverte, bouleversante pour un jeune cinéphile, de Glauber Rocha, Youssef Chahine, Shohei Imamura, Souleymane Cissé, Abbas Kiarostami et de bien d’autres encore. Je me considère donc, moi aussi, comme un enfant du Festival des 3 Continents. C’est la raison pour laquelle, au nom des Cahiers, je suis particulièrement heureux d’être à Nantes cette année, pour alimenter une flamme qui n’est pas prête de s’éteindre.

Thierry JOUSSE

Films