Festival 3 Continents
Compétition internationale
46e édition
15>23 NOV. 2024, Nantes

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Gaston Kaboré : un cinéaste exemplaire et essentiel

Entre 1982, année où le Festival des 3 Continents présentait en compétition le premier film de Gaston Kaboré, alors inédit en France, et 1997, année où nous avons tenu à lui rendre un hommage, qu’il mérite amplement, quinze années se sont écoulées.

Si dès notre première rencontre une sincère amitié est née, celle-ci s’est confirmée par la suite, grâce aux multiples rencontres qui ont eu lieu pendant ces quinze années, rencontres à Nantes lors de la présentation de Zan Boko en 1988 et de Rabi en 1992, ces deux films en compétition (Gaston nous ayant réservé, conscient de l’intérêt que nous portions pour ses films, la primeur pour la France), mais aussi à Cannes, Ouagadougou, Paris, Venise.

« Le cinéma africain, doit à mon sens s’il avait un rôle à jouer, aider le peuple africain, les sociétés africaines à dialoguer avec leur propre image. Ce reflet leur a été souvent interdit. Je ne suis pas du tout « messagiste » en termes de cinéma. On fait un film, on produit des images donc on provoque de la reflexion, on formule un regard sur le monde qui interpelle le spectateur. Je crois aussi en la force de l’image, en sa capacité d’interpellation des consciences. » Le cinéaste – dont une telle déclaration est plus que jamais d’actualité, et dont de nombreux réalisateurs africains devraient s’inspirer – et l’individu, homme généreux, sincère, intègre et d’une honnêteté incontestable, ne font qu’un tant l’un se confond avec l’autre.

Même si Gaston Kaboré n’a réalisé en quinze ans que quatre longs métrages de fiction auxquels il faut ajouter quelques courts métrages et documentaires, ce qui est peut-être peu comparé à la majorité des cinéastes occidentaux, – il ne faut jamais perdre de vue que la réalisation d’un film pour un cinéaste africain est un véritable parcours du combattant – il n’en demeure pas moins qu’il apparait aujourd’hui comme un cinéaste exemplaire pour la cinématographie africaine.

J’espère que l’oeuvre de Gaston Kaboré est loin d’être terminée et qu’il sera en mesure de nous émerveiller à nouveau et de nous procurer les merveilleuses émotions que ces précédents films nous avaient données. L’hommage amplement mérité que nous lui rendons cette année concerne bien entendu son travail passé mais je souhaite qu’il contribue aussi à être un fort encouragement pour son oeuvre future.

Alain Jalladeau

Films