Genèse du projet
« A travers la production et la distribution de films de cinéma, nous travaillons depuis quelques années à tisser, à partir de la France, un Créneau de relations avec des producteurs et des cinéastes du monde entier partageant une même ambition : mettre en commun leur savoir, établir des correspondances, favoriser le va-et- vient des idées, des talents et des images au delà des frontières. De ce point de vue, une série sur le thème de l’an 2000 s’avère à plus d’un titre idéale : pour ces réalisateurs internationaux qui verront vraisemblablement leur carrière s’ancrer dans le 21ème siècle, participer à cette collection est une jolie manière de souhaiter la bienvenue au nouveau millénaire. Du point de vue de la production, cette aventure est l’occasion rêvée de développer cette nouvelle façon de faire des films qui sera celle du siècle à venir: transnationale, solidaire mais non corporatiste, à l’écoute des frémissements aux quatre coins de la planète d’une création vivace mais de moins en moins cueillie à la source. Un rapprochement naturel s’est fait avec le diffuseur qui nous paraissait être le partenaire idéal : avec les collections «Tous les garçons et les filles de leur âge» et «Les années lycées», ARTE avait d’ores et déjà fait oeuvre de pionnier en permettant à des cinéastes de talent de trouver une audience nationale et internationale grâce à des :œuvres singulières de qualité conçues pour la télévision. Ensemble et grâce à cette série, nous prouverons à nouveau que la télévision peut et doit devenir fédératrice de talents cinématographiques nouveaux et ainsi contribuer, à l’échelle européenne et mondiale, à un défrichage généreux et éclairé qui accompagnera la naissance de toute une génération de nouveaux producteurs et réalisateurs. »
Caroline BENJO et Carole SCOTTA
2000 vu par ARTE
« Ce qui nous a séduits dans le projet proposé par Caroline Benjo et Carole Scotta, les productrices, c’est que le seul passage obligé est cette fameuse date du 31 décembre 1999. C’est une contrainte qui laisse place à l’aventure. Tout y est possible. Et puis l’autre élément qui est entré en ligne de compte, c’est le caractère transnational de ce projet. Le propos de certaines collections que nous avions déjà engagées à la Sept-ARTE comme « Tous les garçons et les filles de leur âge » et « Les années lycée » était strictement français. Là, nous travaillons avec des réalisateurs de plusieurs nationalités, nous confrontons notre perception et nos méthodes de production à des continents qui ne travaillent pas forcément de la même manière que nous. C’est une source de difficultés mais ce « dehors » peut vraiment apporter quelque chose de nouveau.
Le but est d’aller vers un maximum de liberté dans le cadre d’une économie très limitée. Il faut donc concentrer l’invention, faire bouger la notion de récit, accentuer les partis pris. Les réalisateurs et les producteurs prennent des risques. La télévision aussi. Parce que dans ce type de commande, ce n’est pas la télévision qui donne une image du monde, ce sont les réalisateurs qui font entrer le monde dans la télévision.
Ce qui est intéressant aussi c’est que les réalisateurs qui participent à cette aventure se sentent pris dans un mouvement. Ils se connaissent peu ou pas du tout mais l’idée d’un collectif finit par faire son chemin. L’économie du cinéma est souvent très lourde. A contrario, la télévision, qui est pourtant le lieu de toutes les contraintes, avec des moyens beaucoup plus modestes, peut laisser la place à l’imprévisible. »
Pierre CHEVALIER