Bollywood, Bollywood, Bollywood… Que de fois depuis une dizaine d’années on a entendu ce terme ! De quoi s’agit-il ? D’un truc de publiciste pour faire vendre un genre cinématographique, d’un label de qualité ou quoi d’autre encore ?
Ceux qui s’intéressent de près à la cinématographie indienne depuis longtemps ont tout de suite vu que Bollywood n’était rien d’autre qu’une nouvelle appellation pour parier du cinéma populaire indien réalisé en studio, avec des moyens importants et s’appuyant sur le star-système.
Si nous consacrons cette année une section à Bollywood, c’est essentiellement pour réaffirmer que les grands films populaires du cinéma indien ont été dans leur grande majorité réalisés avant l’apparition de l’étiquette Bollywood et que l’âge d’or de ces films à grand spectacle se situe dans les années 1950.
Leurs auteurs s’appelaient Raj Kapoor, Guru Dutt, Mehboob Khan, Kamal Amrohi, Karimuddin Asif. Leurs œuvres resteront dans l’Histoire du cinéma et ce ne sont pas les films des réalisateurs actuels qui sauront les éclipser.
En voyant par exemple quatre versions de Devas (deux de 1935 et deux remakes de 1955 et 2002), on pourra vérifier (et peut- être en conclure) que Bollywood n’est autre qu’un emballage contemporain dont le contenu est très loin de rivaliser avec des films tels-que Mother India de Mehboob Khan (1957) ou Le Grand Moghol de Karimuddin Asif (1960), qui sont, et le seront encore pendant de nombreuses années, des films inégalables.
Au public nantais qui aura la chance de voir ces films très peu vus en France d’en apprécier toute la qualité.
Alain Jalladeau