Cette rétrospective est doublement thématique. Elle aborde d’une part un des courants musicaux majeurs de ces dernières décennies. Elle le fait d’autre part sous l’angle du film de genre, régulièrement présent dans les programmations du Festival depuis ses débuts (du roman porno japonais aux films de sabre en passant par les rumberas brésiliennes).
Ce double choix peut paraître arbitraire. Il y a pourtant un point commun entre un certain rock’n roll (pas le pire) et un certain cinéma (pas le moins intéressant) : une forme de premier degré, voire de naïveté, et la capacité à susciter l’identification. C’est ce qui fait le fil conducteur de cette programmation.
On a donc laissé de côté un bon nombre de films : les nombreux remakes catholicisants de Rebel Without a Cause produits au Mexique (même quand on y trouve Bill Haley – comme c’est le cas dans Jovenes y rebeldes) ; les films japonais bâtis, dans les années 60, autour de groupes pop comme les Spiders ou les Jaguars ; les films où l’esprit de sérieux (le message) l’emporte comme le chinois Beijing Rocks ou le coréen Looking for Bruce Lee … On a même renoncé à The Harp Blues du japonais Miike, pour concentrer le programme sur des films qui donnent une forme à une certaine innocence.
Quelque chose, dans des genres musicaux et cinématographiques très divers, d’aussi sentimental, immédiat et, finalement, élaboré qu’une chanson.
Laurent Mareschal