Festival 3 Continents
Compétition internationale
47e édition
21>29 NOV. 2025, Nantes

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Continent B : très méchant(e)

Continent B s’intéresse cette année aux méchants. Évidemment en sept films, on ne fait pas même le premier pas du tour de la question. Pour frôler le prétexte, le programme n’en est pas moins l’occasion de montrer des oeuvres intéressantes à plus d’un titre.

D’abord, deux films de Fernando Mendez, faits de l’étoffe des cauchemars : El Vampiro, classique où s’ébauche le personnage, d’autant plus inquiétant qu’il est sensuel et calme, que tint Christopher Lee un an plus tard dans le Dracula de Terence Fisher ; Misterios de ultratumba, beaucoup moins connu, mais tout aussi remarquable, où un docteur à l’esprit égaré tente de savoir ce qui arrive après la mort – mal lui en prend, car il réveille des forces qui dépassent largement les siennes. Ensuite, un tout récent film d’horreur venu de Thaïlande : Art of the Devil de Thanit Jitnukul, qui répond bien aux critères du genre, capacité à imaginer des situations horrifiantes incluse. Le manque d’imagination dans l’horrible et le cruel n’est pas un reproche qu’encourt non plus Takashi Miike avec Ichi the Killer, présenté en partenariat avec l’Absurde séance.

Chaalbaaz, énorme succès indien lors de sa sortie, est une comédie des plus réjouissantes, une sucrerie hollywoodienne parfaite, et d’autant plus sucrée qu’est salée la caractérisation des cupides, violents et retors parents adoptifs dont la méchanceté est le moteur du film.

Quant à Le Grand Duel, c’est un chambara, noir, tendu et violent comme peu le sont. Le programmer permet de mettre en avant le talent largement méconnu ici du réalisateur Kudo Eiichi.

Enfin, Chinese Odyssey 2002, sorte de Chevalier de Maupin loufoque et sentimental, il n’entre dans ce programme que pour le contraste (et le repos du cinéphile) : non seulement on n’y trouve que de très légères traces de personnages de méchants, mais on dirait même que le film se refuse tout simplement à en avoir.

Laurent Mareschal

Remerciements particuliers à Marie Suzuki (Japon Foundation) et Pankuj Parashar.

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