Festival 3 Continents
Compétition internationale
46e édition
15>23 NOV. 2024, Nantes

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Sélection officielle - Compétition internationale

S’étonner, encore

Après une édition 2008 marquée par le 30e anniversaire des 3 Continents et le départ d’Alain et Philippe Jalladeau, nous reprenons le flambeau en souhaitant au festival bien d’autres anniversaires. Tout au long des trente dernières éditions, les 3 Continents ont constitué un extraordinaire vivier de découvertes dont il serait superflu d’égrener une fois encore la longue liste, en plus d’avoir braqué les projecteurs sur les cinématographies du Sud exemplaires en cela qu’elles n’ont jamais sacrifié leur désir de cinéma à l’épreuve de conditions souvent difficiles.

Un rapide examen de la sélection 2009 confirme l’ascendant au fond jamais démenti du continent asiatique. Il serait vain de vouloir le masquer, tant le déséquilibre avec les autres continents est flagrant. On a l’habitude en pareil cas de se désoler pour les prétendants sous-représentés, de regretter doublement ici l’essoufflement (nous l’espérons temporaire) de l’Amérique du Sud et la discrétion endémique, hélas, du cinéma africain, que seuls semblent porter à bout de bras quelques auteurs auxquels nous sommes heureux de rester fidèles. Alors pour une fois, saluons à l’inverse l’extraordinaire vitalité du cinéma asiatique, dont nous parvient encore une multitude de propositions.

L’une des premières vertus du cinéma, quand les films sont anciens, est de faire revivre, dans les temporalités du film au moins, un passé dont nous n’avons plus que les traces. On appelle ça « la mort au travail ». Mais puisque les 3 Continents demeure un festival attentif aux présences du cinéma, il célèbre « la vie au travail » et cette autre vertu des films qu’ils soient des fictions ou des documentaires : montrer comment vivent les hommes, ailleurs sur la planète. A quoi ils pensent et ce qu’ils ont sous les yeux. Les rues, les paysages, les autres. C’est un dessein très simple, qui suscite une émotion tout aussi simple, mais profonde, essentielle : l’étonnement. L’altérité aussi. Montrer des films dont les manières et les regards étonnent est une possible définition d’un festival de cinéma. Toute autre considération, à côté, est superflue.

Jérôme Baron et Jean-Philippe Tessé

 

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