Festival 3 Continents
Compétition internationale
47e édition
21>29 NOV. 2025, Nantes

Accueil > Éditions > Festival 2021 > 70 ans des Cahiers du Cinéma

70 ans des Cahiers du Cinéma

Les Cahiers ont toujours considéré le Festival des 3 Continents comme un lieu de découverte incomparable. Sa création en 1979 coïncida avec l’ouverture de plus en plus importante de la revue aux cinématographies asiatiques, africaines et sud-américaines. C’est à Nantes que les Cahiers doivent la découverte du cinéma philippin (n°332), de Guru Dutt et Ritwik Ghatak (n° 343), des romans pornos de la Nikkatsu (n°392) ou, plus récemment, du Sud-Coréen Shin Sang-ok (n° 740), pour ne citer que quelques exemples. Les cinq films programmés en hommage à la revue se concentrent sur le cinéma asiatique. Ils seront présentés par des rédacteurs de différentes générations.

Marcos Uzal, Rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma

 

Novembre 1986. Pour la première fois, je viens au Festival des 3 Continents. Seul. J’ai oublié d’aller à l’école pendant quelques jours. C’était peu de temps après fait une rencontre fortuite avec un pickpocket au Cinématographe et deux mois après avoir acheté mon premier numéro des Cahiers du Cinéma, le n°387. Le premier d’une série toujours en cours. Sur la couverture, de profil, Catherine Mouchet dans Thérèse d’Alain Cavalier. Lisant la revue, je découvre que des personnes dont je n’ai jamais entendu parler prennent le cinéma au sérieux, en témoignent, trouvant dans l’écriture un moyen de prolonger l’éclat des films, de traduire une émotion, des pensées et des questions, d’aller et venir entre la salle et le papier. Un numéro après l’autre, le plaisir alimente le savoir et inversement, les films semblent se doter du pouvoir de dialoguer les uns avec les autres, d’où qu’ils viennent et quel que soit leur âge. Le monde vient soudainement de s’élargir. Il paraît infiniment peuplé. Je le vérifie en découvrant exactement au même moment, dans les salles nantaises, La Momie de Shadi Abdel Salam, Notre école de Dariush Mehrjui, Un temps pour vivre, un temps pour mourir de Hou Hsiao-Hsien ou Typhoon Club de Shinji Somai, cinéaste aujourd’hui encore mal connu auquel le festival consacrera vingt-six ans plus tard une rétrospective intégrale.
Les liens entre la revue et les 3 Continents se clarifieront plus tard. Je comprends qu’ils sont antérieurs à la création du festival et cultivés par ces années durant lesquelles Alain et Philippe Jalladeau accueillirent à Nantes une semaine des Cahiers du Cinéma. Si depuis 1979 les points d’attache entre le festival et la revue ont été soumis à leurs évolutions respectives pour prendre bien des tournures, ils ont trouvé une forme de suite à travers l’implication à la programmation du festival de quelques noms associés au comité de rédaction des Cahiers du Cinéma (Serge Daney dès 1979, Jean-Philippe Tessé entre 2004 et 2009, Charlotte Garson de 2010 à 2014, Aurélie Godet en 2015, aujourd’hui Florence Maillard). Plus récemment, deux collaboratrices du festival, Claire Allouche (assistante à la programmation en 2016 et 2017) et Olivia Cooper-Hadjian (2013) ont rejoint la rédaction de la revue.
Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, il nous aura semblé naturel de nous retrouver à Nantes autour de quelques films pour nous réjouir de voir les Cahiers du Cinéma fêter leur 70 ans.

Jérôme Baron

Films